L'influence de Dubaï sur les forêts africaines Une arnaque écologique en jeu

Depuis quelques années, les puissances émiraties, et en particulier Dubaï, ont étendu leur influence sur les forêts en Afrique et ailleurs à travers des initiatives telles que Blue Carbon LLC.

Bien que présentées comme des efforts pour lutter contre le changement climatique et protéger l’environnement, ces initiatives soulèvent des préoccupations quant à leur véritable impact et leurs motivations sous-jacentes.

Le cas de Blue Carbon LLC

Blue Carbon LLC, fondée par Cheikh Ahmed Dalmook Al Maktoum, membre de la famille royale de Dubaï, est l’une de ces entreprises émiraties qui s’impliquent dans l’achat de forêts et la vente de crédits carbone.

Ces crédits sont censés compenser les émissions de carbone des entreprises et des gouvernements, mais la question se pose : Est-ce réellement une solution durable pour lutter contre le changement climatique, ou est-ce une arnaque écologique ?

En achetant des terres au Liberia, Blue Carbon a été accusé de déposséder les populations locales de leurs droits fonciers, compromettant ainsi leur subsistance et leur mode de vie traditionnel.

Le fonctionnement de Blue Carbon et ses implications

Blue Carbon achète des forêts dans des pays comme le Liberia, le Gabon, le Ghana, la Zambie et la Tanzanie, sous prétexte de promouvoir la conservation forestière et la reforestation. Cependant, ces transactions soulèvent des questions fondamentales sur les droits fonciers des populations locales et sur les réels bénéfices environnementaux de ces initiatives.

En Zambie, les communautés locales ont protesté contre l’acquisition de terres par des entreprises étrangères comme Blue Carbon, mettant en danger leurs moyens de subsistance et leur accès aux ressources naturelles.

Les risques pour les populations locales et l’environnement

L’expansion des entreprises émiraties comme Blue Carbon pose un risque majeur pour les populations locales et l’environnement. En effet, ces transactions peuvent entraîner la dépossession des terres et des ressources naturelles des communautés locales, compromettant ainsi leur subsistance et leur mode de vie traditionnel.

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De plus, ces acquisitions foncières s’inscrivent dans la continuité de pratiques d’accaparement foncier et des ressources naturelles, telles que la déforestation, ce qui contribue à la perte de biodiversité et à la dégradation des écosystèmes forestiers.

La stratégie du greenwashing

Les entreprises comme Blue Carbon utilisent plusieurs stratégies de greenwashing pour promouvoir leurs activités tout en occultant leurs réels impacts environnementaux. Parmi ces pratiques, on trouve le détournement d’attention en mettant en avant des actions environnementales mineures pour masquer des activités plus dommageables telles que l’exploitation forestière intensive.

De plus, le manque de transparence est une tactique courante, où ces entreprises fournissent des informations incomplètes ou peu claires sur leurs opérations, ce qui rend difficile l’évaluation réelle de leur empreinte écologique. Le recours à des faux labels écologiques est également fréquent, donnant une fausse impression de conformité aux normes environnementales, alors que leurs pratiques pourraient être loin d’être durables.

En somme, ces entreprises utilisent ces stratégies pour masquer leur véritable impact sur l’environnement et se présenter comme des acteurs engagés dans la lutte contre le changement climatique, tout en poursuivant des activités préjudiciables à long terme.

Les alternatives à l’approche de Blue Carbon

Les forêts africaines sont soumises à une influence considérable de la part d’organisations et de la finance internationales, ce qui compromet souvent la gestion durable de ces écosystèmes.

Des coalitions d’organisations de la société civile, telles que Forests & Finance, cherchent à sensibiliser aux conséquences des activités financières sur les forêts africaines. Le financement international de projets forestiers, par exemple le Partenariat pour le carbone forestier ou le Fonds vert pour le climat, peut prendre le pas sur les politiques forestières nationales et régionales, parfois au détriment de la conservation des forêts.

De plus, le commerce international du bois tropical et d’autres produits forestiers est souvent façonné par des intérêts financiers et politiques qui peuvent encourager la déforestation et l’exploitation non durable des ressources forestières.

Cette dynamique met en lumière la nécessité d’une régulation accrue et d’une gestion transparente des flux financiers liés aux forêts africaines, afin de garantir la durabilité écologique et sociale de ces écosystèmes précieux.

L’influence croissante des puissances émiraties, notamment Dubaï, sur les forêts en Afrique et ailleurs suscite des préoccupations légitimes quant à l’avenir de ces écosystèmes précieux et des populations qui en dépendent. Il est impératif de remettre en question les motivations et les pratiques de ces entreprises et de promouvoir des approches véritablement durables pour la conservation des forêts et la lutte contre le changement climatique.

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