L’Inspection générale des finances pointe le recours excessif aux cabinets de conseil tels que le Boston Consulting Group (BCG) et EY par le ministère de la Justice, alors que ces missions auraient pu être réalisées en interne.
Un rapport de l’Inspection générale des finances met en évidence les critiques formulées à l’encontre du ministère de la Justice dirigé par Éric Dupond-Moretti. La principale critique porte sur le recours excessif aux cabinets de conseil tels que le Boston Consulting Group (BCG) et EY (anciennement Ernst & Young) pour des missions qui auraient pu être effectuées en interne.
L’Inspection générale de la justice souligne que certaines missions confiées à des cabinets de conseil auraient pu être réalisées par ses propres services, qui disposent de compétences en matière d’audit, d’expertise et de conseil. L’objectif de l’inspection est d’identifier les dysfonctionnements et de proposer des mesures d’amélioration de la qualité des services.
Le rapport cite plusieurs exemples pour étayer ces critiques. En 2022, un marché d’une valeur de 324 000 euros a été confié au Boston Consulting Group (BCG) pour une mission concernant le transfert intégral de missions d’extractions judiciaires à l’administration pénitentiaire. Or, l’Inspection générale de la justice rappelle avoir réalisé cette mission à plusieurs reprises par le passé, sur demande du cabinet du garde des Sceaux. Un autre exemple concerne une prestation confiée à EY concernant la simplification des procédures d’aide juridictionnelle, une mission qui avait déjà fait l’objet d’inspections ministérielles antérieures.
Le rapport souligne également des contrats importants accordés à des cabinets de conseil. Par exemple, le cabinet d’avocats De Gaulle Fleurance & associés a obtenu un marché d’environ 436 690 euros pour des missions liées à l’administration pénitentiaire. Eurogroup Consulting a été mandaté pour renforcer les capacités d’ingénierie des directions ressources ministérielles pour un montant de 231 000 euros. Convivencia Conseil a reçu 267 000 euros pour une mission portant sur la protection judiciaire de la jeunesse face aux phénomènes de radicalisation violente liés au fait religieux.
Ces conclusions soulèvent des interrogations sur l’efficacité et la pertinence du recours systématique aux cabinets de conseil, mettant en lumière un possible gaspillage de ressources publiques. Le débat sur l’interdiction du recours aux sociétés de conseil dans la fonction publique s’intensifie, avec certains défenseurs plaidant en faveur d’une réduction drastique de leur utilisation.