On l’appelle la « semaine rouge« , ou semaine sanglante. Du 30 mai au 5 juin 1944, la ville de Rouen a été la cible de bombardements alliés, qui ont ravagé la ville et quelques-uns de ses plus beaux édifices. Les bombardements alliés ont été effectués par des bombardiers anglais et américains. L’objectif militaire était d’empêcher tout mouvement allemand, et de stopper l’arrivée des renforts ennemis sur les plages du débarquement. Cette stratégie a donc coûté la vie à des civils français…
Cependant, Rouen n’était qu’une des nombreuses villes françaises touchées par ces attaques dévastatrices. Entre la victoire de l’Allemagne dans la bataille de France et la libération du pays, les Alliés ont bombardé de nombreux sites stratégiques en France.
Pourquoi Rouen a-t-elle été la cible de bombardements massifs en 1944 ?
Du 30 mai au 5 juin 1944, Rouen, ville capitale de la Normandie, en position stratégique entre la zone de débarquement allié au sud et la route vers la Belgique et les Pays-Bas au nord, est la cible pendant sept jours de bombardements massifs.
La semaine rouge, ou semaine sanglante, fit 500 victimes, et endommagea plusieurs édifices de la ville parmi les plus remarquables. Sept jours sanglants dont l’objectif militaire était d’empêcher tout mouvement allemand, et l’arrivée des renforts ennemis sur les plages du débarquement.
Des édifices remarquables touchés
Pendant cette semaine sanglante qui précéda le jour J, les quais de Seine de la ville, les quartiers environnants et les ponts sont bombardés sans relâche. La cathédrale Notre-Dame est incendiée, le cœur de l’Église Saint-Maclou éventré, et d’autres églises, dont Saint-Vincent et Saint-Étienne-des-Tonneliers, sont touchées.
Notre-Dame sera reconstruite, les deux autres édifices, à l’état de ruines, font désormais partie de notre paysage contemporain.
L’église Saint-Étienne-des-Tonneliers attend toujours une réhabilitation 80 ans après sa destruction
80 ans plus tard, la pierre a repris ses droits. Quelques monuments et leurs stigmates tentent de nous rappeler leur histoire. Mais le martyre de la ville est surtout connu par ceux qui l’ont vécu.
L’église Saint-Étienne-des-Tonneliers, totalement détruite, attend toujours une réhabilitation, tandis que le portail du transept sud et un bout de mur de Saint-Vincent trônent, presque incognito, devant les locaux de la TCAR près du Théâtre des Arts. L’Opéra de Rouen, a été lui aussi complètement anéanti. Le 31 mai 1944, il s’effondre. Reconstruit entre 1952 et 1962, il est l’une des illustrations de l’architecture d’après-guerre.
Enfin, les quais de Seine et les ponts, particulièrement stratégiques pour ralentir la progression allemande, vont eux aussi subir d’importants dommages.
500 civils vont périr dans ces raids aériens
Cette semaine rouge a vu une ville rasée, et près de 500 civils périr. Une discrète inscription figure d’ailleurs sur le pignon ouest de la Halle aux Toiles, pour leur rendre hommage. Accolée également à ce pignon, la porte de l’ancien hôtel des Douanes, où 140 personnes vont mourir noyées le 30 mai 1944 dans les caves où ils avaient trouvé refuge, ainsi que dans les abris de l’école Graindor voisine. Des victimes bloquées par les éboulis, et noyées à la fois par l’eau des canalisations, et par celle déversée par les pompiers au-dessus d’eux, qui n’avaient pas conscience du danger des tonnes d’eau écoulées.
Trois mois d’attente avant la libération
Les habitants de Rouen devront attendre presque trois mois avant d’être libérés. À la fin du mois d’août, après l’évacuation de la poche de Falaise-Chambois, les Allemands doivent franchir la Seine pour prendre la route du nord de l’Europe. Rouen et son agglomération sont à nouveau bombardés.
Le 30 août 1944, les unités canadiennes pénètrent dans Rouen. C’est la libération ! Ceux qui avaient bombardé Rouen défilent en ville en libérateurs, sous les clameurs d’une foule enthousiaste.
Source et photos: « Semaine rouge à Rouen, un préambule sanglant… » – France 3
Rouen mais pas que…
En tout, 1.570 villes ont été bombardées par les forces anglo-américaines entre juin 1940 et mai 1945, causant la mort de 68.778 civils, hommes, femmes et enfants. À titre de comparaison, les bombardements allemands sur la Grande-Bretagne durant la bataille d’Angleterre ont entraîné près de 40.000 morts et environ cent mille blessés. Source: Jeune-nation.com
Ces chiffres montrent l’ampleur des souffrances endurées par les civils français, démontrant que Rouen n’était pas une exception mais plutôt un exemple parmi de nombreux autres drames similaires.
Témoin des bombardements de Saint-Lô en 1944
Yves Fauvel avait 6 ans en 1944 lorsque les Alliés ont bombardé la ville de Saint-Lô en Normandie, où il habitait avec sa famille. Il raconte son histoire au micro de Sud Ouest, se souvenant distinctement de la première bombe.
Le 5 juin 2024, Emmanuel Macron a rendu hommage aux victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale, notamment celles de Saint-Lô, une ville sacrifiée car elle était un carrefour stratégique devant être neutralisé pour empêcher les renforts allemands de rejoindre les plages de Normandie.
Le 6 juin 1944, Saint-Lô fut détruite à plus de 90 % par les forces alliées. Ce souvenir poignant de Yves Fauvel met en lumière le lourd tribut payé par les civils lors de la Libération.
Les « alliés » attaquent la France, une autre date
Oui, il y a d’autres dates ! De quoi s’alarmer des soi-disant « alliés » !
Bien que les Alliés aient « libéré » la France historiquement, ils n’en sont pas moins responsables de certaines destructions, rappelant qu’un pays doit toujours être conscient de toutes les menaces qui l’entourent.
« Ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire »